samedi 12 décembre 2009
Armure
Ce matin,j'étais dans ma salle de bains et je me demandai comment aller se dérouler cette journée. J'hésitai à me laver car je savais que cela n'en valait pas la peine. Un effort trop stérile pour se cacher sous la douche et s'habiller pour rester chez soi. Je me suis allongée sur le sol et j'ai écouté le bruit d'un aspirateur et le cache-cache d'enfants endimanchés. J'envie. Je maudis. Je pleure. Je tape du pouce. Encore une longue année obscure et navrante. Encore un corps malmené. Encore de la salive pour moi-même. J'ai le ventre en compote. Le carrelage est repu. Je me sens si seule. Même la venue du matin ne me console plus. Pour m'endormir, j'écoute une farandole de corbeaux et je me réveille au son d'un pigeon qui crache sur mon couvre- lit. Entre la cerise et le melon, mes pleurs encerclent ma chevelure. Je suis au début de quelque chose de poisseux mais qui n'est pas reproductif. Je m'éteins tout en aveuglant l'assemblée d'une normalité épique. Je ris, je prépare des gâteaux d'anniversaire, je débarrasse la table et je donne du pain au lion. Je reste prisonnière de mon carrelage à lire l'agitation d'Hercule Poirot et à m'enivrer de thé sans théine. Je n'attends plus qui mais quoi et ma dentition se promène au-milieu des ordures...Je suis quadrillée.
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J'aime beaucoup aussi ce texte-là, même s'il n'est pas gai il n'y a pas d'auto-complaisance dans l'affliction ou de chantage à l'émotion, c'est net, précis, et en même temps toujours un peu déviant, déjanté en finesse : c'est ca que j'aime, ce mélange / et aussi ce style... (voir mon autre commentaire). Bises.
RépondreSupprimerJ'aime, toujours aussi bien écrit et belle intensité même si le sujet n'est pas bien joyeux... J'attends les autres! :)
RépondreSupprimerle quadrillage en Art représente l'angoisse :)
RépondreSupprimerTanya
Tu écris toujours aussi bien. J'attends tes autres textes.
RépondreSupprimerBiZz
Sarah