samedi 30 janvier 2010

P


L'amour. Je comprends. Peu à peu. C'est l'autre qui ne ressemble plus à rien d'excitant. Il y a de la fougère, du soleil et pas assez d'eau. L'araignée veut prendre son envol. Mais comment marcher avec des talons sur des glaçons en papier? Il y a du vert, sûrement ton sang. Pas de paroles. L'odeur de ta paille baveuse entre la peau de mes seins. Trop de cailloux. Comment vivre sans toi? Mordre et plonger la cicatrice dans une mare d'eau de Javel. Je n'ai plus faim. Ma vie pour du fromage. J'ai la nuque brisée par ma chevelure. Tout couper au sabre. Il y aura ta bite et tout le reste, mon quotidien, le quodien des gens; le mien. J'ai une odeur de vomi qui remplit les interstices de mes dents. Il y aura ta bite et ma pourriture. Tralala.

lundi 4 janvier 2010

Hiver de Fatigue

J'ai toujours détesté le steak qui n'est pas haché. Depuis que j'ai l'âge de mes souvenirs, cela est une véritable répulsion qui secoue toute ma gorge à la pensée de devoir en avaler des bouts. Evidemment, mes parents n'ont jamais accepté cette phobie et les heures sombres devant mon assiette restent présentes d'une façon vorace. Ces heures sont à amplifier avec l'impression de mastiquer une vache qui porte les fers d'un cheval fiévreux. Le vomi est attendu comme la prière d'une moribonde. J'ai un rapport à la nourriture qui se veut muet et expéditif mais qui est souvent contrarier par l'obligation d'avoir une vie qui m'oblige à festoyer dans des restaurants où les carpes ne sont pas admises. J'ai un lien enfantin aux aliments. J'aime me nourrir avec concentration et une tonne de bouillie. Quand je mange, il y a toujours quelque chose de tragique qui erre dans mon âme. Il m'arrive pendant que je déguste une cuisse de poulet, de penser à des bombes et à des chiens qui aboient. Je suis saine pour une quantité de choses sauf pour me subsanter. Cela fait des années que je n'arrive plus à avoir un équilibre salvateur entre mes journées où je me gave et mes semaines où je m'affame. Je ne sais plus dans quel état je me sens le moins mal. . Quand je suis dans autre chose que toute cette expérience; c'est à dire le dégoût, je me contemple devant moi-même en me marmonnant que je ne suis qu'un énorme steack sans sel. Cela me fait rire. Cela me fait souffrir. Et puis j'imagine avoir le courage de briser le miroir mais je le laisse en Grand-Place et je vais me laver. Toutes les lumières de l'appartement sont éteintes car je ne supporte pas de me voir toute nue. C'est sûrement cela un hiver de fatigue.